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"La plus perdue de toutes les journées est celle où l'on n'a pas ri" - Chamfort


dimanche 24 février 2008

Blessures, mémoire, barrière et clous (1)


Il s’agit d’une famille bien ordinaire vivant dans une ferme. Il y a le père, la mère et les 2 enfants, un garçon et une fille. Le garçon a l’habitude de toujours agacer sa soeur et de la dénigrer dans ses goûts et ses préférences. En fait, il est toujours à l'ennuyer. Qu’il s’agisse de ses poupées, de ses vêtements, de la musique qu’elle écoute, la petite fille est toujours harcelée et dénigrée par son grand frère.

La petite fille en était arrivée à toujours se cacher et fermer constamment la porte de sa chambre. Elle se fit discrète même avec ses parents, qui pourtant ne faisaient aucun commentaires désobligeants envers leur petite princesse.

À l’école, elle avait toujours de bonnes notes, mais depuis un certain temps, ces notes avaient baissées. Naturellement, son frère qui lui n’avait pas d’aussi bons résultats pouvait la traiter de "nulle" et l’accuser d’être la chouchou des professeurs.

Un bon matin, le père qui avait du flair, demanda à son garçon de venir l’aider à faire des travaux pour la ferme. Mais avant de commencer, il demanda à son garçon s’il savait ce que sa soeur pouvait bien avoir ces temps-ci et s’il n’y était pas pour quelque chose. Le garçon avoua qu’il la taquinait à l’occasion, mais rien de bien grave, puisqu’elle ne s’est jamais plainte. Donc aucune conséquence.

Le père demanda à son garçon un travail assez étrange. Il lui remit une boîte pleine de clous. Il y en avait de toutes sortes et de toutes les longueurs. Il demanda à son garçon de prendre un marteau et de planter tous ces clous dans la clôture qui se trouvait devant eux et en prenant bien soin de les répartir ici et là sur les planches. Le garçon demanda naturellement pourquoi et le père répondit, fais-moi confiance et reviens me voir lorsque ce sera fait.

Le garçon obéit donc et planta tous les clous et prit soin de bien les répartir. Certains clous était court, alors que d’autres plus long traversaient littéralement le bois.



Après quelques heures et après avoir planté tous les clous, tel que demandé par son père, il alla le rejoindre et lui demanda quoi faire par la suite. Observant le bon travail de son garçon, le père lui demanda à nouveau de lui faire confiance et il lui ordonna de retirer tous les clous qu’il venait de planter dans la clôture et de les remettre dans la chaudière.

D’un oeil perplexe, le garçon exécuta la demande de son père et se mit au travail. Un à un, il retira tous les clous qu’il avait préalablement plantés. Quelques heures passèrent et lorsqu’il eu terminé, il alla chercher son père pour lui annoncer qu’il venait de terminer. Ensemble ils se placèrent devant la clôture. En bon père, il félicita son garçon de lui avoir fait confiance pour ces drôles de tâches et lui posa les questions suivantes.

Dis donc mon garçon, qu’observes-tu maintenant en regardant cette clôture?
Elle est pleine de trous lui répondit le garçon.
La trouvais-tu jolie et était-elle pleine de trous avant que tu y plantes et retires tous ces clous?
Oui, elle était jolie et non elle n’était pas pleine de trous répondit le garçon.
Si je te donnais un pot de peinture et un pinceau, pour que tu peignes cette clôture, les trous seront naturellement cachés, mais resteront-ils?
Oui ils resteront, mais seront cachés répondit le garçon.

Le père termina son exposé sur la note suivante.
Tu vois mon garçon, chaque fois que tu portes un commentaire envers ta soeur, chaque fois que tu la taquines sur ses goûts, ses préférences, ses notes, etc, c’est un clou que tu plantes dans sa clôture. Que ce clou soit petit insignifiant, moyen ou gros, il laissera un trou. Chaque trou que tu fais dans une planche, affaiblie cette dernière. Que tu la repeigne par la suite pour tenter de cacher ces trous, ils resteront.

(version Québec)



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