La Belle et la Dette
Il était une fois une belle princesse,
si riche et si courageuse qu'on l'appela Fortiche.
Fortiche grandit si vite que son papa,
Mauriche Lippens, se dit :
'Voilà un compte de fait, ouvrons-en un autre !' .
C'est alors qu'il entendit une grosse Hollandaise lui chanter :
'L'ABN, l'ABN, ça voulait dire... on a vingt ans !' Il en tomba
éperdument AMRO et il l'acheta en débit du bon sens. Du coup, ce qui
devait tarifer tarifa, le château de la Princesse était menacé !
Il fallait consolider les Fortisfiscations !
Seulement dans la finance,
Tout allait à vau-l'eau, à vall Street...
En Russie, on fermait la Bourse vit'fait, à la soviet !
L'Islande criait 'Moscours ! Moscours !'
Et même le CAC 40 devenait CAC 48 : 'Aidez-nous !'
Tout l'édifisc s'écroula
Les rocs s'fêlèrent... et cela fit, avec toutes ces pierres, belle mare !
Pour soigner la Princesse, on appela vite
Le médecin de garde,
Un urgentiste, Yves Leterme qui voulait sauver sa peau,
Enfin... Celle de la Princesse
Mais la sienne aussi, en passant...
Hélas, Fortiche avait toujours fort mal à la dette.
Alors c'est au casino qu'on joua la Princesse devenue la poule aux œufs
d'or :
'Attention ! Rien ne bat plus, les œufs sont frais !'
Et paf ! Débarque le chef de la BNP, Baudouin Proton,
La BNP parie bas
Et emporte la Fortiche !
Il saute sur l'occasion,
C'est le cas de le dire,
Pour l'épouser à l'insu de son plein gré.
Lors du mariage forcé, Fortiche perdit
Son nom de jeune fille et sa belle assurance.
C'est dingue que la BNP avale ainsi un si beau bijou de famille belge, et
tout ça en un seul W-E !
Comme quoi l'avaleur. n'attend pas le nombre des années !
Le jour même, la Princesse mourut
Dans un incendie qui se propagea de la sicav au grenier.
Ainsi Fortis s'éteignit
Et BNPaix a ses cendres...
Du coup, papa Mauriche, craignant le goudron et les plumes,
se réfugia sur la côte, groggy, Knokke-out.
Quant à Axel Miller, sans parachute doré...
Il se retrouva tellement démuni
qu'on l'appela 'Axel raide' !
Seulement la Princesse n'était pas la seule dans le besoin.
Fortiche, c'est un peu l'arbre qui cache la déforestation !
Partout, c'était la dèche, le Big Bank !
Alors l'Etat versa des milliards et paya les dépôts cassés.
Ca calma la crise quelque temps, ça l'endormit même un peu...
Car la Bourse, c'est comme le serpent Kaa du livre de la jungle :
'Aie confiance, croîîîîs en moi !'
Seulement, pourra-t-on berner la crise plus longtemps ?
Ce serait un miracle plus fort qu'à la grotte de Lourdes,
car qui berne la dette soutire tout...
Quand la crise se réveillera, on devra se serrer la ceinture !
Hé oui !
Vous pensez bien que si l'Etat avance de l'argent
pour que le marché se régule,
il faudra bien quelqu'un pour payer la note
selon le bon vieux principe :
'Tu avances et moi, je régule,
Comment veux-tu, comment veux-tu que...'
Moralité: 'La crise est devant nous mais le pire est derrière! '
Bruno Coppens
un envoi de Jean-Marie "DUC"
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